Le désert de Retz, le XVIIIe siècle surréaliste
Ici, ni dunes de sable ni palmiers mais un parc à l’anglaise, tout en bosquets et vallons. Ce désert-là est de ceux dans lesquels on aimait, au XVIIIe siècle, se « mettre au vert », au propre comme au guré : goûter la nature et la solitude à l’écart du monde. François-Nicolas-Henri Racine de Monville, son fondateur-propriétaire, voulut ainsi un jardin anglais… mais d’inspiration exotico-chinoise. C’est pour cela qu’en plus des essences rares venues des quatre coins du monde, on y croise en se promenant (20 hectares de la propriété sont ouverts au public) d’étranges constructions, les fabriques : la Colonne détruite, « édifice qu’envierait le surréalisme », écrivit Colette, le Temple du dieu Pan, la Glacière Pyramide, la Tente tartare, l’Église gothique… apparitions aux allures de ruines qui, au-delà de cette esthétique chère au paysagiste Hubert Robert, symbolisent la fragilité du pouvoir et de la religion. Comme le disait Colette, encore elle, qui d’ailleurs œuvra en 1941 pour que le site soit classé Monument historique, « l’abondance de Retz est celle d’un songe, d’un conte fantastique, d’une île imaginaire ».
À voir dans les environs. La maison-atelier d’André Derain qui rouvre ses portes cette année et permet de découvrir où vécut et travailla le peintre français (1880-1954).
Désert de Retz : allée Frédéric-Passy, 78240 Chambourcy, www.ledesertderetz.fr
Maison d’André Derain : 64, Grande-Rue, 78240 Chambourcy.