Festival estival
Festival International des jardins de Chaumont sur Loire
Le jeu envahit les jardins et l’intimité gagne les balcons.
Qui ne rêve pas de se percher tout en haut d’une cabane ? De se perdre dans un labyrinthe végétal où des miroirs font perdre toute notion d’espace, de devenir une petite araignée tombée dans les pétales d’un coquelicot, de « toupillonner » à toute vitesse ou de se balancer tranquillement ?
Cette année, les concepteurs, lauréats français, américains, italiens, belges et argentins du Festival International des jardins de Chaumont sur Loire, se sont amusés à faire jouer les visiteurs !
Pour ce, ils ont mis en scène 26 créations paysagères, inédites, véritables jardins ludiques et interactifs, qui engagent les promeneurs à explorer toutes les pistes du jeu : jeux de scène, de hasard, jeu de miroir, de lumière ou d’eau, jeu de société, jeux enfantins ….
Quatre tendances se dégagent. D’abord l’enfance, présente dans de très nombreux jardins. L’enfance est évidemment le temps du jeu. L’imagination, les souvenirs et la littérature enfantine sont à l’honneur : récurrence d’Alice au Pays des Merveilles, allusions au monde des contes, petits personnages inventés (les Chrotomis). Deuxième tendance, des jardins qui parlent de l’esprit du jeu : hasard, exubérance, fiction, ivresse. Troisième orientation, la transformation de jeux en jardin : jeu d’échec, jeu de l’oie, puzzle, jeu de rôle, pile ou face, billes, marelle, théâtre, etc. Enfin, la sollicitation des sens prend une place inattendue dans le cru 2006 du Festival : l’ouïe, l’odorat, le toucher…. À croire que le jeu, comme le jardin, invite à l’exercice des sens.
Le festival de Chaumont sur Loire se veut être un laboratoire d’idées aussi sur le plan du design d’extérieur. Il accueille cette année l’exposition des projets du concours d’idées lancé par Balcoon auprès des étudiants de 3ème année en section architecture-design de Lisaa (l’Institut Supérieur des Arts Appliqués) sur le thème de l’intimité du balcon.
Ces projets révèlent les potentialités du lieu et montrent au passage que le balcon n’est pas le refuge du seul jardinier citadin. Une dizaine répondent au sujet posé avec une grande acuité. Trois ont été distingués pour leur créativité : une étonnante coquille chauffante instaure une nouvelle pratique du balcon en hiver; un train de contenants permet de déplacer un voile de végétation selon les besoins et un très beau garde-corps transforme d’un tour de main le balcon en un salon intime.
Visibles également sur le site internet de balcoon (www.balcoon.fr) , ils nourriront notre travail au quotidien pour faire des balcons et des terrasses, des cocons naturels pour pouvoir rester à l’affût de ce qui se passe autour de soi tout en se protégeant ; pour pouvoir se retirer dans leur intimité sans perdre le contact avec la ville et en le renouant avec la nature.
Thierry Halgand
BALCOON – Paysagistes + Designers