Envies d’espace, de jardin, de nature… !

« L’expérience du confinement va donner à certains des envies d’espace, de jardin, de nature, de calme »

Organisation de son réseau de conseillers, regard sur les perspectives de reprise du marché, évolution des prix, des mises en vente, des conditions de crédit…Roland Tripard, président du Groupe IAD fait le point.

Sommaire

  1. Comment s’organise le réseau IAD en cette période de confinement ?
  2. Quel regard portez-vous sur l’objectif du 11 mai pour une sortie progressive du confinement et les mesures économiques associées à ce stade ?
  3. Certains vendeurs ont commencé à baisser leur prix de vente. Ont-ils raison ? Constatez-vous un recul des mises en vente ?
  4. Comment, va selon-vous, évoluer le marché immobilier résidentiel ?  Quels sont les enjeux, les risques ?…dans l’attente du redémarrage de l’activité.
  5. Certains estiment qu’une fois la crise passée, tout repartira comme avant.  Dans l’immobilier comme ailleurs. Qu’en pensez-vous ?
  6. Quels sont vos conseils ou message en cette période si particulière ? 

Comment s’organise le réseau IAD en cette période de confinement ?

Dès le début de la crise, j’ai trouvé les conseillers du réseau iad extraordinaires de solidarité, d’unité et de partage, pour se protéger, se donner de bons conseils. Deux jours après le début du confinement, plusieurs conseillers ont créé un groupe privé Facebook qu’ils ont baptisé « iad se forme ». Le but : que les plus expérimentés, via des capsules vidéos, offrent des contenus de formations à ceux qui en ont le plus besoin, dans des domaines tels que le juridique ou le commercial. Au bout de trois jours, ce groupe comptait plus de 7 000 inscrits ! Au siège, également, nous les accompagnons.

Dès le 17 mars, nous avons mis en place deux rendez-vous quotidiens : un premier le matin sous format vidéo baptisé « Good Morning iad ». Son objet : mobiliser les troupes, en partageant nos informations, notamment concernant les ordonnances et leurs contenus. Puis nous comptons un deuxième rendez-vous quotidien,: « Le iad business meeting ». Il s’agit d’un format de 45 à 60 minutes durant lequel nous traitons un sujet de fond sur le plan de la formation, via une capsule vidéo.

Et concernant nos clients ou prospects, nous avons mis en place sur notre page Facebook un dispositif « iad offre l’expertise de ses conseillers pendant la crise » afin de leur permettre de commenter un post FB en posant des questions et d’être recontacté par un conseiller proche de chez soi pour avoir la réponse. 

Quel regard portez-vous sur l’objectif du 11 mai pour une sortie progressive du confinement et les mesures économiques associées à ce stade ?

Notre scenario initial reposait sur l’hypothèse d’un déconfinement à partir du 4 mai, et donc sur la reprise d’un volume d’activité plus important à partir de cette date, après 45 jours de confinement. Le décalage au 11 mai ne change donc pas grand chose. La difficulté pour nos 9 900 conseillers, c’est de traverser une période de confinement qui aura duré presque 2 mois, avec un niveau d’ activité quasiment nul. Cette difficulté se traduit d’abord par une tension forte sur leur trésorerie.

Nous avons pris un certain nombre de mesures pour les accompagner pendant cette période difficile, et nous préparons un plan d’actions qui s’enclenchera dès le 11 mai pour les aider à reconstituer leur trésorerie au plus vite. Les aides aux indépendants mises en place par l’Etat pourront, nous l’espérons, aider certains qui seront éligibles aux conditions définies. Nous attendons d’ailleurs encore des évolutions de ces conditions. Il nous paraît essentiel, par exemple, que la spécificité du métier de « transactionnaire » en immobilier soit davantage prise en compte.

Bien entendu, la reconstitution de la trésorerie de nos conseillers se fera d’abord par le dénouement positif des 10 000 avant-contrats avec lesquels nous sommes entrés dans la crise le 16 mars. Là aussi, nos syndicats professionnels discutent fermement avec les pouvoirs publics pour rendre le plus fluide possible la transformation de ces avant-contrats en actes authentiques en sortie de confinement. La facilitation des signatures à distance par les notaires, enclenchée la semaine dernière, devrait, elle aussi, être un facteur positif.      

Certains vendeurs ont commencé à baisser leur prix de vente. Ont-ils raison ? Constatez-vous un recul des mises en vente ?

Nous n’avons pas encore de données statistiquement fiables sur l’évolution des prix de vente. En revanche, nous constatons bien entendu un recul très fort des mises en vente. Avant le 15 mars, les 9 900 conseillers immobiliers du réseau iad en France enregistrait environ 550 nouveaux mandats de vente par jour. Depuis 3 semaines, ce chiffre est tombé à environ 50 nouveaux mandats par jour.  Cela représente une baisse de 90%. C’est totalement inédit dans notre profession.

Comment, va selon-vous, évoluer le marché immobilier résidentiel ?  Quels sont les enjeux, les risques ?…dans l’attente du redémarrage de l’activité.

C’est très difficile à dire, car nous faisons face à de nombreuses inconnues. Donner un pourcentage de baisse des prix à 6 ou 12 mois ne me semble pas raisonnable à ce stade. Quelle sera la vitesse du déconfinement ? Et avec quel niveau de fluidité ? Quelles mesures sanitaires seront prises et, notamment, au niveau de la distanciation physique entre les personnes ? La transaction immobilière résidentielle nécessite beaucoup de contacts de proximité : visite d’estimation du bien pour proposer la signature d’un mandat de vente, interventions des diagnostiqueurs, visite du bien avec les acquéreurs potentiels, souscription de l’emprunt bancaire en général dans une agence, organisation du déménagement, etc.

La seule certitude aujourd’hui c’est qu’il va falloir repenser toutes ces étapes pour garantir à nos clients et à nos conseillers le niveau de sécurité sanitaire qui nous sera demandé par les pouvoirs publics. Et il est fort probable que ce soit de nature à ne permettre qu’un redémarrage assez progressif du marché. La solvabilité des acquéreurs sera aussi une question clé pour laquelle les réponses sont encore très incomplètes. Il semble probable que les taux d’intérêt restent attractifs. Mais quelle sera l’attitude des banques quant à l’ouverture des robinets du crédit ?

Certains estiment qu’une fois la crise passée, tout repartira comme avant.  Dans l’immobilier comme ailleurs. Qu’en pensez-vous ?

Sur le fond, le désir des français de vivre dans un lieu qui leur permette de se projeter dans le futur avec bonheur ne va pas changer. Et le besoin de se loger à proximité de son lieu de travail, des écoles de ses enfants, des parents que l’on visite régulièrement, etc. ne va pas être révolutionné non plus. Mais il est certain que cette expérience du confinement va donner à certains des envies d’espace, de jardin, de nature, de calme.

Il est probable aussi que la généralisation du télétravail accélère dans beaucoup d’entreprises, au moins à raison d’1 ou 2 jours par semaine. Et cela amènera sans doute des acquéreurs à accepter de s’éloigner de leur lieu de travail car la fréquence des trajets domicile-travail sera réduite.  

Dans notre métier de gestion de la transaction immobilière, cette nouvelle crise aura montré le besoin d’avoir des coûts fixes les plus faibles possible, d’être flexible dans son organisation, de savoir travailler à distance, avec des outils et des process dématérialisés, et bien sûr de faire preuve de beaucoup de disponibilité pour rester au contact de ses clients et continuer à répondre à leurs questions dans les moments difficiles. Sur tous ces points, il me semble que l’on ne reviendra pas en arrière.

Quels sont vos conseils ou message en cette période si particulière ? 

La priorité est bien entendu de se protéger et de respecter les consignes sanitaires afin de participer à l’effort collectif contre la propagation de ce virus qui fait de tels ravages. Ensuite, il me semble qu’une attention particulière doit être portée à ceux qui sont seuls. Le confinement peut être une épreuve terrible pour tous ceux pour lesquels cette solitude est synonyme de sentiment d’isolement, voire d’abandon.

Olivier Marin

Source : Figaro Immo

Par Olivier Marin Le 

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