La terrasse, le balcon, le balcon-terrasse : poches écologiques pour la ville.
La terrasse, le balcon et le balcon-terrasse sont des espaces verts de bien-être. Ce sont les lieux de décoration verte des façades architecturales. Ils sont des poches écologiques pour la ville.
Le balcon est le plus souvent un micro-espace ouvert et suspendu en porte-à-faux sur la façade, il prolonge notre espace de vie. Comme la terrasse, il nous offre une pièce supplémentaire à l’air libre. Forme, surface, ensoleillement et orientation donnent vie au balcon. Un balcon d’immeuble historique de quartier haussmannien ou un balcon d’architecture contemporaine de la ZAC Paris rive gauche ne présentent pas la même identité. Comme pour le jardin on pourrait parler de génie du lieu. Pourquoi le balcon ne deviendrait-il pas une forme de jardin ? Un jardin pas comme les autres, une plate-forme suspendue, de petite taille, fermée par une balustrade ou un garde-corps, et accessible que de l’intérieur du bâtiment. La rébellion jardinière, association parisienne pour le fleurissement, vous invite à cultiver les interstices près de chez vous, créer des clairières urbaines. Le balcon, interstice de grande taille, est une chance inouïe de pouvoir avoir son jardin secret. Son espace intime de verdure, sa pièce à jardiner, sa pièce vivante qui évolue au gré des saisons et de ses envies paysagères. Souvent délaissé par l’habitant comme les friches sont délaissées par la ville, ces espaces pourraient offrir une grande biodiversité végétale et permettre une diversité biologique. Les friches offrent à la ville des espaces supplémentaires de chlorophylle. La « fée chlorophylle » que l’on retrouve dans l’ensemble des plantes permet d’absorber le CO2 engendré par le milieu urbain. Notre vie dépend des plantes ! Planter son balcon ou sa terrasse fait aussi partie d’une démarche écologique, individuelle et civique. Patrick Blanc, botaniste, chercheur au CNRS sur la question des plantes de sous-bois tropicaux, est le meilleur exemple de cette « folie paysagère » à la verticale avec son invention des murs végétaux. Grâce à ses murs vivants créés à partir de ses observations en milieu naturel, il développe la biodiversité en ville et offre, dans l’espace minéral, un peu de nature. Edouard François, lui, est à la recherche de formes hybrides entre architecture et nature, l’architecte a construit, à Montpellier, un immeuble avec une façade en gabion qui se verdira spontanément avec le temps et devient alors allégorie du paysage. Sur les balcons de la Flower Tower à Paris, près de la Porte d’Asnières, sont accrochés d’immenses pots de bambous qui donnent aux habitants l’illusion de vivre dans d’un jardin particulier. Le balcon ponctue la grande partie des immeubles de l’île de France, il participe donc à la ligne de l’architecture. Voir et être vu, le balcon offre ce jeu du regard. Encore hier, j’ai levé les yeux spontanément et un joli balcon orné de grands lierres verts a animé la vision du linéaire minéral. Je me souviens d’un très joli balcon vénitien décoré pour le passant et d’une promenade dans un ancien complexe industriel minier où les habitants offraient de leurs fenêtres des vitrines-bouquets, l’ensemble de ces installations florales offrent une animation poétique.
Les propriétaires d’un balcon ont une jolie carte à jouer. Les balcons sont des pores pour la ville. Balcoon a décidé d’aider ceux et celles qui par manque de temps ou de talents verts, ont pourtant, sur leur balcon, envie de poésie et de nature.
Thierry Halgand
Balcoon

 

À voir en ce moment :
Exposition Folies Végétales de Patrick Blanc à l’espace EDF Electra à Paris jusqu’au 4 Mars 2007
Musée des Arts Premiers du quai Branly, mur de Patrick Blanc
La Flower Tower Porte d’Asnières , quartier des Hauts de Maleherbes, par Edouard François
Thierry Halgand
BALCOON – Paysagistes + Designers

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